Le diagnostic est défini comme l’ensemble des mesures réalisées afin d’identifier la nature et la cause des pathologies. Cette recherche est par essence imparfaite et tout thérapeute visera, autant que faire se peut, à s’approcher au plus près du diagnostic. Dans ce processus, plusieurs modalités (anamnèse, examen clinique et examens complémentaires) seront nécessaires tout en restant insuffisantes - ou pour le moins imprécises - lorsqu’elles seront considérées de manière isolée. Au final, c’est la synthèse de ces données qui nous offrira la meilleure vision d’une pathologie nécessairement spécifique et individuelle. La médecine se trouve à mi-distance entre les sciences exactes et les sciences humaines. Certains la définissent aussi comme un art, c’est-à-dire comme une capacité individuelle qu’aurait chaque médecin à soigner. En partie en réaction avec cette idée, depuis une trentaine d’années, l’Evidence Based Medicine s’est progressivement imposée dans les parcours thérapeutiques en même temps qu’une multitude de nouveaux examens complémentaires. Cette évolution vers davantage de science se voit aujourd’hui modérée par un retour progressif à une prise en charge plus globale des patients et c’est probablement à mi-chemin que se trouvera la meilleure stratégie. L’avantage de cette méthode est appuyé par la littérature scientifique actuelle qui montre, chaque jour un peu plus, l’interconnexion des différentes pathologies là-même où nous aurions pensé les séparer par une frontière bien nette. La prise en charge du patient dans sa globalité est garantie par un interrogatoire et un examen clinique bien conduits. Eux seuls peuvent efficacement orienter la nécessité d’examens complémentaires dont la précision extrême reste limitée soit dans l’espace (une IRM lombaire ne couvre que quelques vertèbres…) soit par leur technologie (faible résolution spatiale de la scintigraphie...). La pathologie rachidienne est décrite, à cause de sa prévalence, comme la pathologie du siècle. Elle constitue un des premiers motifs de consultation. Son impact est important sur le plan socio-économique et sur le plan de la santé publique. En effet, en termes d’invalidité, les problèmes lombaires sont au premier plan, suivis par la dépression et les autres affections musculo-squelettiques. Le vieillissement de nos populations s’accompagne d’une augmentation des pathologies dégénératives - y compris rachidiennes - associant des symptômes d’enraidissement, de douleur, de déformation ou de déficit neurologique. Dans ce chapitre, nous nous efforcerons de mettre en lumière les éléments fondamentaux à recueillir dans le cadre d’une consultation en pathologie rachidienne. Il ne s’agit donc pas d’une description exhaustive de l’ensemble des techniques d’interrogatoire et d’examen clinique mais plutôt d’un recueil d’étapes nécessaires pour pouvoir s’orienter correctement et parler un même langage.
- Subject:
- Applied Science
- Health, Medicine and Nursing
- Material Type:
- Textbook
- Provider:
- Université catholique de Louvain
- Provider Set:
- OER-UCLOUVAIN
- Author:
- Irda Nadia
- Kaminski Ludovic
- Date Added:
- 01/27/2023